Bilan carbone - Démarche et résultats

Quelles pistes d'actions pour réduire l'empreinte carbone de l'association dans les domaines identifiés comme les plus émetteurs ? 

C'est à cette question qu'a essayé de répondre le pôle Recherche du Campus de la Transition grâce à un travail assidu de plusieurs mois !   

Un bilan carbone par qui et pour quoi ?

Selon les mots de l'ADEME, "La méthode Bilan Carbone® est une approche de bilan d'émissions de gaz à effet de serre (GES), qui comptabilise les émissions de GES de l'ensemble des activités d'une organisation en identifiant ses postes d'émissions significatifs afin d'initier des plans d'actions de réduction, dans une démarche d'amélioration continue."

Au Campus de la Transition, le bilan carbone a été réalisé dans le cadre d'un accompagnement du mouvement Tilt, structure dont l'objectif est de "Démocratiser la transformation écologique pour qu'elle devienne l'affaire de tous". C'est avec reconnaissance que nous avons fait partie de la première promotion sélectionnée avec 5 autres associations d'intérêt général. Ce bilan carbone officiel, et dont les résultats seront publiés, a été réalisé en lien avec le cabinet de conseil OpenLande et financé par le mouvement Tilt, la BPI (via le programme Décarbon'Action), et les fonds propres du Campus.

L'objectif était d'abord d'arriver à des indicateurs fiables et permettant un suivi long terme suite à une première démarche de mesure d'empreinte carbone initiée en 2020. Mais le but était aussi de faire émerger des pistes d'action pour réduire l'empreinte de l'association dans les domaines identifiés comme les plus émetteurs.

La collecte de données

La première phase de ce travail a été la définition du périmètre de ce Bilan Carbone, ainsi que l'identification de toutes les sources d'émission inclues dans ce périmètre. Nous avons choisi de le faire sur toutes les activités qui relèvent de l'association du Campus de la Transition et sur l'année 2024. La deuxième phase a consisté à récolter toutes les données ; plusieurs chantiers ont donc été lancés en parallèle pour différents type de données:

  • Pour le transport des campusiens (catégorie déplacements des salariés dans un bilan carbone classique) : des entretiens avec chaque salarié et un certain nombre de bénévoles long termes ont été menés pour répertorier les types de déplacements (domicile-association, ou déplacements professionnels) les moyens de transport utilisés, et les distances parcourues (en incluant celles de certains prestataires, ou bénévoles plus court-termes). Les kilométrages des voitures du Campus ont aussi été pris en compte.
  • Pour le transport des différents publics accueillis (catégorie déplacement des clients et visiteurs dans un bilan carbone standard) : des entretiens avec chaque responsable de formation nous ont permis de retracer les moyens de transport et la provenance de tous les groupes accueillis en 2024. D'autres campusiens ont aussi été sollicités pour recueillir les déplacements liés à des événements ou accueils spécifiques : les journées portes ouvertes, les visites d'acteurs du territoire...
  • Pour l'alimentation, nous avons calculé le nombre de repas et de petits-déjeuners servis au Campus et avons estimé la part de repas végétarien ou végan.
  • Pour les achats et les services, toutes les factures de 2024 ont été analysées et classées en fonction du type de produit (papeterie, matériaux de bricolage, produits d'entretien,...) et de leur domaine d'utilisation (formation, travaux, hospitalité...)
  • Pour les déchets, la pesée de toutes les ordures sortant du Campus (ordures ménagères, recyclable et verre) a été réalisée durant 1 mois et a ensuite été multipliée par 12 pour avoir une estimation annuelle.
  • Pour l'énergie, nous avons utilisé les factures d'électricité, les relevés des sous-compteurs électriques ainsi que les relevés des sous-compteurs des deux chaudières à bois-bûche. 

L'analyse des informations collectées

Une fois cette phase de collecte de données brutes achevée, nous sommes entrés dans la troisième phase : celle d'analyse de ces données pour les convertir en quantité de carbone grâce à l'utilisation de facteurs d'émission. Ces facteurs permettent de convertir une donnée quantitative (en kg, en nombre unitaire, en litre, en m3...) en une quantité de gaz à effet serre équivalente au CO2 (kgCO2e). Des facteurs d'émission monétaire (qui permettent de passer d'un € dépensé à des kgCO2e, méthode beaucoup moins précise que des facteurs d'émission établis sur des données physiques) ont parfois été utilisés pour des services tels que les services financiers, d'assurance, de télécommunication, etc. Les facteurs d'émission utilisés proviennent de la Base empreinte de l'ADEME.   

Résultats et axes de progression

Toutes nos données ont été rentrées sur le logiciel BC+, un outil édité par l'Association Bilan Carbone, pour nous permettre de parvenir au bilan de l'association : 162 tonnes de CO2 équivalent par an ! Le transport représente la plus grosse part de ces émissions (41%) suivi des immobilisations (17%), des achats de bien (14%) et de l'alimentation (9%).

Au final, tout ce travail nous confirme que le bilan carbone du Campus est assez faible au regard de notre activité; cela montre que les efforts entrepris depuis la création de l'association payent ! Par exemple, le bilan du Campus est de 108 kgCO2e/k€ de budget comparé au chiffre moyen de l'ADEME de 220 kgeqCO2/k€ pour les activités des organisations associatives en France continentale. Ces résultats nous ont permis de travailler à des axes de progression et de définir un plan d'action en 3 points.

  1. Celui des transports : améliorer l'offre de transport gare-Campus pour les groupes et les visiteurs afin de diminuer l'usage des voitures thermiques ;
  2. celui de l'alimentation : augmenter la part de l'approvisionnement local ;
  3. celui de la pédagogie : communiquer autour de ce bilan et rechercher des indicateurs pertinents pour le suivi dans le temps. Ces indicateurs doivent être adaptés à une éventuelle croissance de l'activité (par exemple, avoir une mesure de l'impact d'une journée de formation pour une personne). Un travail de mesure sur les autres frontières planétaires et un travail de mesure d'impact positif serait aussi à mener pour avoir une vision plus systémique.